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COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES : ARRÊTONS D’AVALER N’IMPORTE QUOI !

En matière de compléments alimentaires, on trouve désormais dans les pharmacies, dans les supermarchés, sur internet, et dans les catalogues de vente par correspondance, des milliers de compléments alimentaires différents. Pour le consommateur, le choix est d’autant plus difficile que l’on constate parfois des différences de prix considérables. Logiquement, le consommateur va souvent préférer le produit qui coûte le moins cher, sans comprendre qu’il achète le plus souvent un produit sous-dosé, de mauvaise qualité et donc totalement inefficace.

Comment faire le tri ? Quels sont les critères qui doivent présider à votre choix ?

Le bio n’est certainement pas un bon critère : ce n’est pas parce qu’un complément alimentaire est bio qu’il est bon, et inversement : un produit non bio mais bien fait et contenant des plantes issues d’un milieu sauvage peut être bien plus sûr et bien plus efficace…

Des valeurs sûres : les utilisations traditionnelles. Le nec plus ultra : l’extraction hydro-alcoolique.

De plus en plus de fabricants développent aujourd’hui une nouvelle méthode d’extraction, permettant à la fois d’offrir tous les principes actifs de la plante (en dégradant la cellulose qui les emprisonne), et d’éliminer les substances indésirables. Ce procédé s’appelle l’extraction hydro-alcoolique.

Plus difficile à réaliser que les précédentes méthodes, elle consiste à utiliser un procédé d’évaporation de l’extraction sous forme liquide, qui contient de l’alcool. Le mieux est l’évaporation douce, qui élimine eau et alcool sans chauffage excessif, jusqu’à obtenir un liquide très concentré, presque pâteux. Le procédé est onéreux mais gage de qualité pour l’utilisateur.

Les laboratoires les plus avancés déterminent les concentrations nécessaires pour que la plante fournisse l’effet désiré, la concentration de principes actifs variant d’une plante à l’autre.

Ce qui compte avant tout : la présence du principe actif de la plante !!!

La valeur thérapeutique d’une plante dépend de la préservation du principe actif à l’origine de cette vertu. Prenons l’harpagophytum : cette plante ne pourra pleinement jouer son rôle d’anti-inflammatoire articulaire qu’en présence d’harpagosides.

Sur les étiquettes des produits français, on peut lire le poids total du produit (ex : 475 mg) comprenant le poids de l’excipient et de la plante. Mais la plupart du temps, les labos n’indiquent pas le poids de l’extrait de principe actif en mg. On lit plutôt : 180 mg d’harpagophytum, mais cela ne veut rien dire ! Vous pouvez prendre autant d’harpagophytum que vous voulez : si les principes actifs ne sont plus là, cela ne servira qu’à alimenter vos intestins…

Au royaume de la tromperie : l’acérola…

La vitamine C… produit le plus vendu sans doute… Parlons-en : acérola ne veut pas dire vitamine C ! Beaucoup de laboratoires jouent là à fond sur les mots. Sur l’étiquette du produit Acérola 1 000 / Vitamine C, vous pouvez lire « chaque comprimé contient 1 000 mg d’acérola ». Tout le monde sait que l’acérola est la petite cerise des Caraïbes riche en vitamine C. Mais 1 000 mg d’acérola donneront tout au plus 175 mg de vitamine C

Avantages et inconvénients des formes les plus courantes…

Faites plutôt confiance aux formes galéniques qui préservent au mieux la naturalité de la plante et ses principes actifs, en tenant compte des avantages et des inconvénients de chaque forme :

– Les tisanes et décoctions : elles sont assez fidèles au totum (si les principes actifs sont essentiellement des molécules hydrosolubles) mais il faut en utiliser beaucoup pour bénéficier pleinement de tous les principes actifs. A éviter : les infusions en sachets, qui restituent leurs saveurs plutôt que leurs vertus…

– Les teintures-mères : elles sont riches en principes actifs, même s’il y a là aussi une déperdition ; mais elles présentent des contre-indications dues à la présence d’alcool. Avantages : elles se conservent longtemps et sont remboursées par la Sécu !

– Les comprimés : faits à partir d’herbes séchées et pressées, la vitalité de la plante n’est pas très stable et il faut parfois attendre longtemps avant d’en ressentir les bienfaits.

– Les gélules : pratiques comme les capsules et les comprimés, elles offrent les avantages et les inconvénients de ces derniers. Mais se pose ici la question de la matière utilisée pour la gélule elle-même : la plus courante, l’HPMC ou hydroxypropylméthylcellulose (E 464) restant controversée, on ouvrira alors ces gélules pour en absorber le contenu… ou l’on privilégiera plutôt la gélatine de poissons, les gélules à base de chlorophylle ou de pullulane. Inconvénient : ces gélules sont encore rares.

– Les huiles essentielles : une valeur sûre à condition de privilégier les huiles à base de plantes sauvages. L’inconvénient, bien sûr : leur danger d’utilisation qui exige que l’on soit bien conseillé.

Méfiez-vous de la « petite maison dans la prairie »… Méfiez-vous des grandes promesses écolo-bio qui cachent souvent une grande misère dans les produits.

Après ça, vous serez prêt à acheter ce que bon vous semble, pour votre santé, et dans les meilleures conditions.

Prenez soin de vous.

Dominique Vialard