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Posted on Nov 28, 2023 in Conseils Santé, Maladies

SYNDROME PREMESTRUEL

Le syndrome prémenstruel

Dr Paul Dupont ancien chef de clinique d’endocrinologie nutrition

Le syndrome prémenstruel se caractérise par un certain nombre de symptômes qui apparaissent quelques jours avant les règles et qui vont disparaître en général dans les premiers jours de celles-ci.

Plusieurs facteurs entrent en jeu notamment le surmenage, le stress, la carence en acides gras, vitamine B, magnésium, etc. Voyons comment il est possible de faire disparaître ces symptômes.

Quels sont les symptômes du syndrome prémenstruel

Le syndrome prémenstruel est en général lié à une carence en progestérone. Il va alors se traduire en fin de cycle menstruel par de l’anxiété, des sautes d’humeur, une perturbation du sommeil, de l’irritabilité.

La progestérone agit sur de nombreux organes, surtout sur l’utérus et les seins, mais aussi au niveau du cerveau qu’elle apaise ce qui explique donc une partie des symptomes. Lorsque la progestérone est insuffisamment sécrétée par les ovaires après l’ovulation, cela entraîne un déséquilibre de son rapport avec les œstrogènes. On parle d’hyper-œstrogénie relative, car les œstrogènes sont alors en proportion trop élevés par rapport à la progestérone. Les œstrogènes ont alors tendance à trop stimuler les glandes mammaires et vont alors provoquer une tension au niveau des seins.

Mais c’est surtout la baisse progressive des 2 hormones à la fois la progestérone et les œstrogènes en fin de cycle qui est responsable de la majoration des symptômes. C’est ce qui va provoquer des perturbations du moral quand cette baisse est trop précose par rapport à l’arrivée des règles.

Quels sont les causes de ce syndrome

*La simple carence en progestérone

Il y a de nombreux facteurs pouvant expliquer les perturbations hormonales provoquant le syndrome prémenstruel. En premier lieu le stress car il consomme la progestérone : en effet, il mobilise les surrénales, favorise la synthèse de la testostérone à partir de la progestérone. L’exercice physique trop intensif peut également provoquer cet excès d’androgènes qui consomme de  la progestérone. Certains perturbateurs endocriniens entraînent une baisse de progestérone. Il en va de même du tabac et de l’alcool, et de tout ce qui peut oxyder l’organisme, notamment la pollution.

*Les perturbations d’autres hormones

Les troubles de ce syndrome prémenstruel sont plus ou moins importants selon les associations avec d’autres perturbations hormonales. Outre la carence en progestérone il peut y avoir en effet un excès de prolactine hypophysaire, un excès d’œstrogènes ou un excès d’androgènes des surrénales. Les signes sont alors différents.

Excès de prolactine et hypothyroïdie : Lors de stress affectif intense, outre une insuffisance en progestérone il peut y avoir un excès hormonal fonctionnel hypophysaire en prolactine. Cela peut se voir notamment chez les femmes hypersensibles. Sans que cette augmentation de prolactine soit pathologique, elle va agir sur le moral et les comportements émotionnels affectifs. Elle est également reliée à l’hormone qui stimule la TSH (hormone hypophysaire de stimulation de la thyroïde). Celle-ci va alors augmenter parallèlement ce qui fait évoquer une hypothyroïdie. S’il y a vraiment l’association excès de prolactine et  hypothyroïdie, cela se traduit par de la fatigue avec difficulté à se concentrer, besoin de dormir et frilosité. Devant ces symptômes qui peuvent persister même en dehors du syndrome prémenstruel il faut supplémenter en iode naturel (surtout pas en iodure de potassium qui peut créer des thyroïdites) par exemple avec des algues titrées en iode.

Lorsque l’augmentation de la prolactine s’associe à un excès d’œstrogènes : le syndrome prémenstruel peut s’accompagner de migraines dites « migraines cataméniales » en fin de cycle, de tension mammaire, de gonflement des seins, avec à la limite de la mastose ou des kystes aux seins.

Excès d’œstrogènes : Quand le manque de progestérone s’associe à un excès d’œstrogènes : il y a alors des règles hémorragiques, une prise de poids, une carence en fer induite par les saignements avec fatigue chronique.

Excès d’androgènes et d’aldostérone des surrénales : le syndrome prémenstruel toujours lié à une carence en progestérone peut s’associer aussi à un excès des androgènes des surrénales, secondaire au stress : le type de stress est en général alors un stress de compétition, de lutte ; c’est lorsque la personne doit faire face à des conflits et des oppositions. Chez la jeune femme cela peut induire de l’acné, une hyperpilosité, des cycles irréguliers ou trop courts (inférieurs à 25 jours), une augmentation de la graisse abdominale. Au bout d’un certain temps cela peut favoriser peu à peu un épuisement de la fonction des surrénales ; car ces glandes ont besoin de toujours plus de progestérone. Ainsi l’association carence en progestérone et ralentissement des surrénales entraîne une perte d’énergie, des étourdissements, des trous de mémoire, de la fatigue. Tout ceci est aggravé par le stress.

Dans d’autres cas il peut y avoir un excès d’aldostérone. Cet excès favorise également l’acné et la rétention d’eau

Syndrome prémenstruel et troubles dysphorique

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est une aggravation du syndrome prémenstruel. L’anxiété et des troubles du sommeil sont alors majeurs. Ils s’accompagnent d’une hyperémotivité compliquée de tendance dépressive. On retrouve des signes évoquant le burnout : perte d’intérêt, difficulté à se concentrer, indécision, démotivation, pertes de mémoire, puis inquiétude, perte de ses capacités morales et intellectuelles. la personne peut alors craquer nerveusement. Dans ces cas là il est possible de prendre du griffonia comme nous allons le voir avec quelques exemples d soins naturels.

Quelques exemples de compléments alimentaires utiles pour améliorer le syndrome prémenstruel.

Tout d’abord il faut permettre au corps jaune d’être bien fonctionnel : le corps jaune est la structure de l’ovaire sécrétrice de progestérone qui se forme après une ovulation normale. Pour lui conserver sa fonction il faut apporter des antioxydants et des oméga-3. Ainsi on pourra conseiller la prise de Oemine krill NKO qui est sans doute le plus puissant antioxydant connu : il contribue à préserver une bonne sécrétion de progestérone et prévient donc du syndrome prémenstruel comme l’ont montré différentes études.

Si cependant la synthèse progestérone est insuffisante malgré l’apport d’antioxydants, il est possible de compléter son action par des plantes capables d’agir sur les récepteurs de l’hormone. Pour suppléer à la carence en progestérone on peut alors proposer Progestactiv : un complément alimentaire naturel à base de plantes régulant le cycle menstruel et qui aident à maintenir un bon confort pendant les règles. Il contient du Yam, du Zinc, de l’Alchémille. L’igname sauvage, encore nommé Yam (Dioscorea villosa) est utilepour pallier à une baisse de progestérone en deuxième phase du cycle menstruel. Mais aussi en préménopause, où il peut aussi y avoir souvent une diminution de sécrétion de progestérone.  Son principe actif, la diosgénine stimule les récepteurs de la progestérone. Ce principe actif agit également sur les récepteurs GABA du cerveau où il mime l’action apaisante de la progestérone. C’est ce qui permet d’éviter les troubles moraux prémenstruels. On conseille de prendre ce complément alimentaire en supplémentation à la dose de deux gélules au coucher du 15e au 25e jour du cycle.

Pour éviter la mastose il faut freiner légèrement la prolactine ; et c’est ce que l’on obtient grâce à l’apport d’acide gamma linolénique (GLA). Cet acide gras essentiel est présent dans l’huile d’onagre et en conseille de prendre cette huile sous forme de capsules à la dose de 2 capsules de 500 mg du 12e au 28e jour du cycle. Si la mastose apparaît malgré tout on peut utiliser un gel à base de Vitex. La plante dont nous allons parler par la suite agit en effet bénéfiquement sur la tension des seins.

Si les troubles moraux sont majeurs et avant même que ne surviennent des troubles dysphoriques, on peut conseiller la prise de compléments alimentaires à base de vitamine B et de magnésium. Il est aussi possible d’augmenter la synthèse de sérotonine par deux biais. D’abord en contrôlant la dysbiose intestinale grâce à un apport de probiotiques adaptés. Une partie de la sérotonine est en effet fabriquée par la flore intestinale. Soit par un apport d’ hydroxytryptophane (5-HTP). Pour cela il faut prendre du griffonia  titrées à 100 mg de 5-http.

On peut citer d’autres plantes qu’il est possible de prendre sous forme d’Hydro alcoolature de teinture mère (HATM). Et tout d’abord l’alchemille  (Alchemilla vulgaris) dénommée “le manteau de Notre Dame” ; elle est préconisée en cas de règles trop abondantes, et aussi dans le syndrome prémenstruel, ou la ménopause avec bouffées de chaleur et troubles digestifs. Elle compense l’insuffisance lutéale, améliore les dysménorhées. On lui attribue des vertus progestérone like, elle contribue aussi à réguler le cycle menstruel. Elle est utile en cas de jambes lourdes ou de problème hémorroïdaires prémenstruel.

On peut rapprocher de cette plante le macérât glycériné de framboisiers dont l’action proche de la progestérone peut le rendre utile du 15e au 25e jour du cycle.

Le Vitex ou gattilier (Vitex agnus-castus) est un modulateur hypophysaire de la prolactine qui va améliorer la tension mammaire. Il s’oppose aussi aux excès d’androgènes et d’oestrogènes. Il est également anxiolytique, sédatif et peut augmenter la sécrétion de mélatonine. Ce qui en fait aussi une excellente plante pour lutter contre les causes du syndrome prémenstruel.

On peut ainsi conseiller l’utilisation des deux plantes simultanément : en associant par exemple la prise de 50 gouttes au coucher d’Alchemilla HATM et de Vitex agnus HATM.