La thyroïdite la plus fréquente est secondaire à une inflammation auto-immune de la glande thyroïde
Docteur Paul Dupont ancien chef de clinique de nutrition
La thyroïdite est secondaire à des anticorps qui enflamment et détruisent la glande. Des études ont montré que l’iodure de potassium, un élément non organique, pouvait provoquer cette maladie ; à l’inverse, l’iode organique est indispensable pour rétablir la fonction de la thyroïde. Quant au sélénium organique, d’autres recherches ont aussi montré son rôle bénéfique pour faire baisser les anticorps. Ainsi , une publication scientifique regroupant 16 études a révélé que le sélénium entraîne une baisse significative des anticorps au bout de 3 mois chez les patients ayant une thyroïdite. Cependant, cette baisse d’anticorps ne s’accompagne pas d’un mieux tant que l’on ne se supplémente pas en iode organique.
Le protocole que l’on peut conseiller pour la thyroïdite associe donc un apport en sélénium sous forme de levure séléniée pendant 3 mois. Cet apport doit respecter les besoins quotidiens sans les dépasser. En effet trop peu ou trop de sélénium peuvent perturber au contraire la glande. Dans les études, il a été aussi montré que la baisse des anticorps ne continue pas au-delà de trois mois de supplémentassions. D’où l’intérêt de prendre simplement la supplémentassions en sélénium pendant 3 mois.
Le sélénium peut combattre une thyroïdite liée à l’iodure de potassium :
Comme cela a été montré dans de nombreuses études, ce serait l’iodure de potassium ( un iode non organique qui est mis dans le sel iodé ou dans de nombreux compléments alimentaires) qui serait à l’origine de thyroïdites par anticorps anti-thyroglobuline.
Or, il s’avère que les taux sériques de sélénium ont été trouvés diminués dans la thyroïdite sans que l’on sache pourquoi. Dans cette pathologie le sélénium améliore l’activité des cellules régulatrices CD4 + / CD25, et empêche la destruction des globules thyroïdiens. Il assurerait donc une protection contre les dégâts liés à la thyroïdite. La supplémentation en sélénium pourrait donc se révéler utile dans les maladies thyroïdiennes auto-immunes, ainsi que dans la prévention de cette maladie (1).
Les oligoéléments indispensables à la thyroïde
Un apport adéquate en sélénium, en iode organique (algues titrées en iode) et en fer, est nécessaire pour une thyroïde saine et fonctionnelle pendant le développement, l’adolescence, l’âge adulte et le vieillissement (2).
référence
1 . Duntas LH1. The Role of Iodine and Selenium in Autoimmune Thyroiditis. Horm Metab Res. 2015 Sep;47(10):721-6.
2 . Köhrle J1. Selenium and the thyroid. Curr Opin Endocrinol Diabetes Obes. 2015 Oct;22(5):392-401.