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Magnésium

Texte extrait du livre : « Oligo-éléments et Sels minéraux » – Éditions Clara Fama

Le magnésium est l’un des sels minéraux les plus importants. La carence en magnésium est l’une des  plus fréquentes. Elle est favorisée par le raffinage des aliments et l’appauvrissement des sols.

Le magnésium est associé à la vitamine B6, mais celle-ci doit être naturelle (non synthétique[1]). Il joue le rôle de cofacteur dans le transport et la mise en réserve de l’énergie. Il agit par exemple sur le transfert du phosphore dans l’ATP. Celle-ci est considérée comme la molécule de réserve en énergie utilisable directement par le métabolisme cellulaire. On comprend alors facilement pourquoi la carence en magnésium peut entrainer une baisse de l’énergie et se traduit notamment par une sensation de fatigue.

Role

Les principaux effets du magnésium s’exercent sur les muscles, le système nerveux, en particulier le système neurovégétatif, et le cœur.

Cerveau : Le magnésium exerce son action cérébrale par l’intermédiaire de très nombreux systèmes enzymatiques et sur des centaines de réactions biochimiques cérébrales. Son action principale est liée à un équilibre entre le calcium et le sodium. Alors que ces derniers provoquent une stimulation des cellules nerveuses qui produit une excitation excessive, le ­magnésium en relation avec le potassium produit au contraire une sorte de relaxation et de récupération des neurones.

Cette action est à rapprocher des effets globaux du système neurovégétatif parasympathique dont l’action principale est d’apaiser, d’économiser l’énergie et c’est ce qui rend possible une bonne récupération après l’effort. De ce fait, il y a une meilleure disponibilité énergétique et un retour au tonus psychique de base. Globalement et d’une manière très simplifiée, on peut dire que le magnésium est plutôt l’élément relaxant, alors que le calcium est plutôt excitant.

Cœur : De nombreuses études ont prouvé l’importance du magnésium pour le cœur. Le magnésium aide le cœur à se contracter. On rattache la maladie connue sous le terme prolapsus de la valve mitrale à une carence en magnésium. Ce trouble fonctionnel touche les valves cardiaques qui régulent le passage du sang entre l’oreillette gauche et le ventricule. Lorsque ces valves se ramollissent, comme c’est le cas lorsqu’il y a une carence en magnésium, elles ont tendance à plonger dans le ventricule et de ce fait à entraîner une fuite de sang vers ce dernier. Ceci peut générer des sensations désagréables et une variété de souffle cardiaque. A la longue, si rien n’est fait, l’oreillette du cœur peut se dilater. Ce qui peut entrainer des troubles du rythme également prévenus par le magnésium. On a retrouvé dans diverses études une corrélation inverse entre le taux de mortalité par maladies cardiovasculaires et la teneur en magnésium.

Par son action neurovégétative apaisante sur le plexus cardiaque, le magnésium contribue aussi à limiter les effets néfastes des spasmes nerveux qui peuvent s’exercer sur les coronaires lors des stress. Ces spasmes peuvent aggraver, voire même dans certains cas produire des infarctus. Il existe une corrélation épidémiologique entre la carence en magnésium et le risque de pathologie coronarienne[2]. Une étude réalisée en Espagne et portant sur 7216 personnes âgées entre 55 et 80 ans, a montré qu’une apport quotidien correct n magnésium réduit de 34% le risque d’aggravation chez les patients cardiaques[3].

Accident vasculaire cérébral : Le magnésium ainsi que le potassium réduisent le risque d’accident vasculaire cérébral d’après une étude réalisée en Suède et portant sur 34 670 femmes âgées de 49 à 83 ans. On sait en outre qu’en cas de survenue d’AVC hémorragique le magnésium et le potassium améliorent le pronostic[4]. Il empêche notamment les spasmes vasculaires réflexes qui provoquent un infarctus cérébral en aval de la lésion[5]. D’après cette étude par contre, l’excès de prise de calcium pourrait aggraver le risque.

Hypertension : De nombreuses études ont permis de mettre en évidence le lien entre hypertension et magnésium. Ainsi un déficit chronique en magnésium peut faciliter la survenue d’une hypertension[6]. Le fait au contraire d’avoir un bon apport en magnésium permet de faire régresser la tension artérielle[7]. Chez la femme en fin de grossesse on craint souvent la survenue de crises d’éclampsies qui se traduisent par une poussée souvent grave d’hypertension avec des hémorragies. La supplémentation en magnésium permet de réduire ce risque[8]. Lorsqu’on est stressé ou lorsqu’on absorbe un magnésium mal assimilé notamment lors de carence en vitamine D, la fuite urinaire du magnésium qui s’ensuit favorise l’hypertension[9].

Conduction nerveuse et énergie cellulaire : La plupart de nos cellules, en particulier les cellules musculaires et les fibres nerveuses vivent grâce à une polarisation de leur membrane. L’influx nerveux n’est pas autre chose dans sa partie chimique qu’une onde de dépolarisation qui se propage le long de la fibre nerveuse. Or, cette énergie membranaire dépend de ­l’équilibre entre le sodium et le potassium. Le magnésium joue un rôle capital dans l’équilibre électrique du corps car il maintient le taux de potassium constant à l’intérieur de la cellule. Or, comme ceci dépend également de l’équilibre entre le calcium et le magnésium, pour que la cellule fonctionne correctement d’un point de vue électro énergétique, il faut donc un équilibre entre le calcium et le magnésium.