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Huile de poisson riche en oméga 3 : bienfaits ou dangers pour la santé ?

La majeure partie de l’huile de poisson produite dans le monde l’est aujourd’hui par cuisson des produits de filetage de la pêche. Il s’agit en général d’anchois et de sardines qui sont les plus riches en acides gras EPA/DHA. Or la température d’extraction qui est nécessaire pour les obtenir est souvent trop élevée, et c’est ce qui favorise l’oxydation de ces acides gras très fragiles. On peut donc se demander si certaines capsules contenant des huiles de poisson ne sont pas en réalité toxiques.

Comment est fabriquée l’huile de poisson  ?

D’un point de vue descriptif la méthode utilisée pour fabriquer les huiles de poisson est en effet la suivante

  1. Extraction par cuisson et pressage (méthode traditionnelle) :
    Les poissons (souvent des sardines, anchois ou maquereaux) sont chauffés entre 85°C et 95°C pour séparer l’huile de l’eau et des protéines. Ensuite, l’huile est extraite par pressage. Puis
  2. Extraction par distillation moléculaire (pour purifier l’huile) :
    Après l’extraction, l’huile brute peut être raffinée par distillation moléculaire à environ 180°C à 200°C sous vide. Cela permet d’éliminer les contaminants et d’améliorer la concentration en oméga-3.

On voit ainsi que les huiles de poissons soi-disant les plus riches en oméga 3 ne sont pas forcément les meilleures.

Elles sont peut-être riches en acides gras, mais étant donné que ces molécules sont très fragiles et sensibles à l’oxydation, elles peuvent aussi être trop oxydées et donc toxiques. En général, les huiles de poisson à oméga 3 sont beaucoup plus oxydées que les huiles végétales qui, elles, sont pressées à froid.

Les huiles de poissons sont plus facilement oxydées et pas forcément aussi riches que prévu en oméga 3

D’ailleurs, dans les analyses, les teneurs en hydro-peroxydes et en alcènes des suppléments d’oméga-3 de poisson sont en général deux fois plus élevées que celles des huiles végétales.

Lorsque l’on veut évaluer la toxicité de l’huile fonction du niveau d’oxydation on mesure l’indice TOTOX « TOTal OXidation ».

L’indice TOTOX est calculé par addition des indices de peroxydes et anisidine selon la formule : TOTOX = 2xPV + AV

Une huile est considérée nocive quand son TOTOX est supérieur ou égal à 26.

Même si certains compléments revendiquent un indice bas, encore faut-il que cela soit prouvé en fonction de la durée de conservation de ces huiles.

D’aprés une étude publiée dans la revue scientifique « NATURE » presque toutes les huiles de poisson sont trop oxydées

Une étude publiée dans la revue « Nature » a mesuré Les indices de peroxyde (PV) et d’anisidine (AV) et les indices d’oxydation totale (Totox) ont été calculés dans 32 compléments alimentaires contenant de l’huile de poisson. Seuls 3 des 32 compléments d’huile de poisson contenaient des quantités d’acide eicosapentaénoïque (EPA) et d’acide docosahexaénoïque (DHA) égales ou supérieures à la teneur indiquée sur l’étiquette, la plupart des produits testés (69 %) en contenant moins de 67 %.

 

La grande majorité des suppléments dépassaient par contre les niveaux recommandés de marqueurs d’oxydation. 83 % des produits dépassaient les niveaux recommandés de PV, 25 % dépassaient les seuils AV et 50 % dépassaient les niveaux recommandés de Totox. Seuls 8 % des produits répondaient aux recommandations internationales, ne dépassant aucun de ces indices. Presque tous les compléments d’huile de poisson disponibles contiennent des concentrations d’EPA et de DHA nettement inférieures à celles indiquées sur les étiquettes.

 

Huile de poisson et risque de fibrillation auriculaire

Divers ses études ont alerté sur le risque de survenue de troubles du rythme cardiaque lorsque l’on prend trop d’huiles de poisson ; alors que les oméga 3 sont bénéfiques, certaines de ces huiles pourraient favoriser la survenue par exemple de fibrillation auriculaire. La publication la plus significative à regrouper 81 210 patients issus de 7 essais cliniques, 58 939 (72,6 %) d’entre eux ne prenait que 1 gramme par jour (g/j) du huile de poisson ;  22 271 (27,4 %) prenait plus d’1g/j d’acides gras oméga-3. Au bout de cinq à neuf ans d’études, les auteurs Ont noté que l’utilisation de suppléments d’acides gras oméga-3 d’origine marine a été associée à un risque accru de fibrillation auriculaire cardiaque : ce risque était encore plus élevé chez les patients prenants plus d’un gramme et la probabilité de survenue de cette complication cardiaque s’élevait proportionnellement àchaque gramme d’augmentation de la dose d’acides gras oméga-3.

 

Quelle alternative aux huiles de poissons ?

 

Pour ce pour toutes ces raisons il est préférable

  • soit de choisir une huile riche en oméga 3 associée à un antioxydant comme c’est le cas de l’huile de Krill NKO car elle contient le plus puissant antioxydant connu qui protège donc ces acides gras de l’oxydation même lorsque la température ambiante s’élève aux alentours de 40°. Il est alors inutile de conserver ces capsules au frigo, contrairement à celles d’huile de poisson. Les capsules de krill de dégradent également moins vite lorsqu’elles sont exposées à l’air, là encore contrairement aux capsules d’huiles de poisson. Mais , toutes les huiles de Krill ne se valent pas. La plus performante en matière de pouvoir antioxydant est certainement la marque NKO. Cela provient notamment de son processus d’extraction. ce zooplancton est immédiatement transformé après la pêche. Il est congelé rapidement pour éviter toute oxydation. Les bateaux usine effectuent cette pêche par grand froid au niveau de l’Antarctique. L’extraction de huile se fait à basse température et sous atmosphère contrôlée, pour éviter la dégradation des oméga-3. Il n’y a pas besoin d’y ajouter d’antioxydants puisque cette huile contient l’ Astaxanthine (certainement le plus puissant antioxydant connu).  Cette huile de Krill NKO est donc certainement l’huile la plus stable, avec un indice TOTOX très bas, inférieur à 7, même après plusieurs mois de stockage.
  • Soit il est possible également de consommer les oméga 3 sous forme de phospholipides, car ainsi ces acides gras essentiels sont protégés également de l’oxydation.
  • Enfin pour les végétariens, l’alternative consiste à prendre des oméga 3 DHA issus d’algues marines qui ne subissent pas les process de fabrication risquant d’altérer et d’oxyder les acides gras.

 

références :

https://urls.fr/CZ2MDe

Gencer B., Djousse L., Al-Ramady O.T., Cook N.R., Manson J.E., Albert C.M. Effect of long-term marine ɷ-3 fatty acids supplementation on the risk of atrial fibrillation in randomized controlled trials of cardiovascular outcomes: a systematic review and meta-analysis. Circulation. 2021;144(25):1981–1990

Benjamin B. Albert,et coll  Fish oil supplements in New Zealand are highly oxidised and do not meet label content of n-3 PUFA. NATURE  Scientific Reports volume 5, Article number: 7928 (2015