Faut-il réduire de force les apports en sucre et en calories pour aboutir finalement à la restriction cognitive ?
Caroline Chaussade diététicienne nutritionniste, spécialisée en micronutrition.
Définition
La restriction cognitive est un ensemble de comportements, notamment alimentaire pendant lequel une personne s’impose volontairement des restrictions sur ce qu’elle mange. Cela survient chez les personnes qui suivent un régime strict car elles sont préoccupées soit par un surpoids, soit par un prédiabète. Comme leur but est de perdre du poids ou de contrôler l’absorption de sucre, elles finissent par avoir des attitudes excessives face aux calories ingérées. Or, cela peut induire des idées obsessionnelles parfois déconnectées de la réalité.
Suite à une addiction au sucre
La plupart des personnes ayant une addiction au sucre doivent gérer un conflit interne entre ce que le corps réclame, et ce que la raison tente de lui imposer. Et cela est vrai aussi pour celles ou ceux qui veulent retrouver un poids à peu près normal. C’est dire pourquoi une addiction doit toujours être prise au sérieux, quelle qu’elle soit. Et le plus important dans ce domaine, c’est d’éviter le phénomène de restriction cognitive. La restriction cognitive est « une complication liée à la pratique de régimes à répétition. Car ils consistent à manger paradoxalement plus et plus mal quand on cherche à manger moins. En même temps, elle dégrade l’estime de soi et l’humeur des sujets au détriment de leur relation avec leur entourage.
La conséquence néfaste de la restriction cognitive
Bien qu’on en parle peu souvent, il faut savoir que la restriction cognitive est l’une des causes principales du développement des troubles alimentaires. Elle est la cause de l’échec à moyen-long terme des régimes hypocaloriques. C’est l’une des raisons qui expliquent pourquoi les règles alimentaires rigides, les interdits stricts fonctionnent rarement sur le long terme. Comme on dit, ce qu’on chasse par la porte revient par la fenêtre. Qui résiste, persiste.
A trop vouloir s’interdire, les pensées peuvent devenir obsédantes. On n’arrête pas de penser aux aliments interdits qui nous apportaient un bien être moral. Cette volonté d’hyper contrôle, est souvent suivie d’un lâcher prise, car le fait de trop se restreindre, engendre des phénomènes de rebonds, et de transgression. Il s’en suit une culpabilisation, et un état mental altéré, où nous ne nous sentons plus en phase avec nous-mêmes. Trop d’injonctions, et d’interdits, aboutissent à un effet de transgression de l’abstinence qui est la conséquence caractéristique de la restriction cognitive.
Les symptômes de la restriction cognitive
Pour résumer voici quelques-uns des symptômes liés à l’excès de prise de sucre suivi de restriction cognitive :
- La baisse de l’estime de soi et l’insatisfaction. Car le fait de prendre du poids et de ne pas arriver à stopper la consommation de sucre va induire de l’insatisfaction par rapport à l’aspect physique.
- La culpabilité. Si la personne n’arrive pas se passer du sucre elle va aussi ressentir de la culpabilité du fait de l’impossibilité de trouver une alimentation qui puisse la rééquilibrer et la satisfaire.
- L’anxiété et la dépression. Le surpoids et la consommation excessive de sucre sont souvent associés à des niveaux plus élevés d’anxiété et de dépression. Le stress émotionnel et la honte : Les personnes en surpoids peuvent aussi ressentir un stress émotionnel liés à leur poids, à la stigmatisation sociale, au regard des autres et aux difficultés dans les relations familiales et professionnelles.
- La compulsion alimentaire compensatoire. Le stress va ensuite favoriser une surconsommation excessive de ce qui est interdit en l’occurrence le sucre. Il s’agit d’un comportement compulsif alimentaire pour compenser la détresse émotionnelle. La simple sensation de remplissage et de satisfaction du besoin alimentaire arrive alors à compenser le manque affectif. Ce phénomène incite à manger même lorsqu’on ne ressent pas la faim. Et cela augmente le cercle vicieux de prise de sucre et de donc poids.
- La dépendance alimentaire affective. Le manque d’affection peut enfin induire une dépendance psychologique au sucre, qui va obliger la personne à rechercher constamment des aliments sucrés pour se soulager émotionnellement. Cela produit un plaisir immédiat et qu’il faut nécessairement reproduire de plus en plus souvent. Et cela conduit de la restriction à l’addiction.
Se faire aider par une nutritionniste
- Pour toutes ces raisons il est absolument indispensable de se faire aider : d’être suivi par une diététicienne-nutritionniste. Mais à condition que le professionnel de santé connaisse les bonnes méthodes. Il est préférable qu’il ne soit pas trop restrictif, n’élimine pas trop certaines familles d’aliments. L’idéal ce sera de faire appel à quelqu’un qui soit formé à la connaissance du phénomène de restriction cognitive. Nous allons donc voir maintenant quelques règles pour éviter cette néfaste restriction…..
Cet article est un extraits du livre : Comment gérer sucre et surpoids de manière naturelle